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Réforme des retraites : travailler après 60 ans

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15062010

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Réforme des retraites : travailler après 60 ans Empty Réforme des retraites : travailler après 60 ans




lemonde.fr

L'emploi des seniors, talon d'Achille de la réforme des retraites, devrait bénéficier prochainement de nouvelles mesures de soutien. Le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, Laurent Wauquiez, a réitéré, mardi 8 juin, l'idée d'exonérer de charges sociales les sociétés qui embaucheraient des seniors au chômage et a annoncé son intention de faire prolonger le travail d'évaluation des bonnes pratiques des entreprises par le cabinet Vigeo.

Les 3e assises parlementaires sur l'emploi des seniors ont donné, le 8 juin, l'occasion au gouvernement de réaffirmer sa volonté de compléter les réformes mises en oeuvre depuis deux ans en faveur du recrutement et du maintien dans l'emploi des seniors.

Mais de quels emplois s'agit-il ? Où se trouve l'activité professionnelle qu'on pourrait rendre accessible aux plus de 50 ans. Et qui sont ces seniors en emploi dont on espère prolonger la durée de vie professionnelle ?

Actuellement, les actifs de plus de 50 ans n'ont pas tous, selon leur âge, la même place sur le marché du travail. Si le taux d'emploi des 55-64 ans est plus faible en France (38,2 %) qu'en moyenne dans l'Union européenne (45,6 %), celui des 50-54 ans est supérieur de plus de 5 points de pourcentage (81,2 % en France contre 75,5 % dans l'UE). Les difficultés d'emploi n'apparaissent donc qu'à partir de 55 ans.

Une fois corrigé l'effet "papy-boom", le taux d'emploi de l'ensemble des seniors progresse d'ailleurs régulièrement depuis près de dix ans, tiré par le taux d'emploi des femmes. Près de 6,5 millions de seniors sont actifs, dont 3,2 millions de femmes. C'est évidemment à partir de 60 ans que le taux d'emploi chute brutalement, à moins de 20 %. Mais les seniors n'arrêtent pas tous de travailler après 60 ans, loin de là : 166 000 des 6,6 millions de seniors actifs ont plus de 65 ans, dont 52 000 qui ont plus de 70 ans.

Quelles sont les perspectives des seniors ? De 50 à 70 ans, l'espérance de vie professionnelle diffère selon les secteurs. En phase avec la structure de l'économie française, les 50-59 ans sont cinq fois plus nombreux dans les services que dans l'industrie, et plus d'un sur quatre travaille dans l'éducation, la santé ou l'action sociale.

C'est après 60 ans que la répartition des seniors par secteur est bousculée : 24 % travaillent toujours dans l'éducation, la santé ou l'action sociale, et 13 % dans les administrations, mais ils sont davantage dans les services aux particuliers (12 %), dans les services aux entreprises (11 %), dans le commerce (11 %) et l'agriculture (7 % contre 3 % avant 60 ans).

Le secteur de l'industrie est quasiment déserté par les seniors de plus de 60 ans : ils ne sont plus que 8 % à y travailler contre 15,5 % des actifs de 50 à 59 ans. "Des éléments d'histoire démographique expliquent ces variations", précise Serge Volkoff, directeur du Centre de recherches et d'études sur l'âge et les populations au travail (Créapt) et membre du Conseil d'orientation des retraites. "Mais, en ce qui concerne l'industrie, ce sont surtout les caractéristiques du travail, la pénibilité, les astreintes, le travail de nuit qui ont souvent conduit à des départs anticipés", ajoute-t-il.

Dans un scénario de prolongement du temps de travail, "l'usage du temps partiel aurait du sens pour soulager le travail de nuit, estime-t-il, mais les personnes concernées par des problèmes de souplesses articulaires, par exemple, sont difficiles à réaffecter. Les préretraites progressives (supprimées par la loi Fillon), qui concernaient près de 15 000 personnes par an, ont d'ailleurs été remplacées par des licenciements pour inaptitude."

CHEFS D'ENTREPRISE, MEDECINS OU ARTISANS


Au-delà des conditions de travail, "ce sont l'identité du métier, le sens du travail, sa diversité et la reconnaissance des pairs qui assurent la pérennité de l'emploi des seniors, variable en fonction des catégories socioprofessionnelles", avance Serge Volkoff. Si les plus de 50 ans sont en majorité des employés (28,6 %) et des professions intermédiaires (21 %), au-delà de 60 ans, ce sont les cadres et les professions intellectuelles qui sont les plus nombreux (29,1 %).

En termes de métier, la part des seniors est très importante chez les dirigeants d'entreprise, les médecins ou les artisans. "Plus on est dans une position de libre arbitre de son emploi, et plus on travaille longtemps, que ce soit pour des raisons uniquement financières ou par intérêt professionnel", analyse Najat El-Mekkaoui de Freitas, maître de conférences à l'université Paris-Dauphine. La part de non-salariés est d'ailleurs plus importante (près de 16 %) parmi les seniors que dans l'ensemble de la population active (10,5 %).

"En 2008, 50 000 seniors se sont même lancés dans la création d'entreprise, indique Sandrine Plana, responsable des études et statistiques de l'Agence pour la création d'entreprise. Les seniors nous disent que créer après 50 ans c'est l'âge idéal, car matériellement ils sont dégagés de certaines responsabilités, mais surtout ils ont atteint une maturité professionnelle qui leur permet de prendre moins de risques."

Il y aurait donc des formes d'emploi plus favorables aux seniors ? L'intérim et le contrat à durée déterminée (CDD) ne font pas recette parmi eux et les emplois aidés ne concernent que 5 % d'entre eux. 60 % des plus de 50 ans sont salariés du secteur privé et des entreprises publiques, et plus de 90 % en contrat à durée indéterminée (CDI). Ils sont plutôt moins touchés par le sous-emploi que les plus jeunes, sauf à partir de 55 ans.

On constate alors une hausse du temps partiel. Les aléas de carrière, notamment de fin de carrière, expliquent la forte représentation des femmes dans le temps partiel, mais les hommes de 55 à 59 ans sont également de plus en plus nombreux en temps partiel, affirme Mme El-Mekkaoui de Freitas. Le temps partiel est, pour cette tranche d'âge, un accès au retour à l'emploi."

Les seniors sont certes peu nombreux à être au chômage - en 2008, seuls 5 % des 50 ans et plus étaient concernés, soit 349 000 personnes, selon l'enquête emploi Insee 2008 -, mais ils en sortent difficilement.

"Pour améliorer le taux d'emploi, des contrats de travail plus adaptés à la situation des seniors, tenant compte de l'état de santé ou donnant de nouvelles perspectives de carrière, seraient sans doute plus efficaces que des incitations financières comme la surcote (ce dispositif mis en place pour soutenir l'emploi des seniors majore la pension de ceux qui prolongent leur activité au-delà de la durée nécessaire pour bénéficier d'une retraite à taux plein) ", analyse Najat El-Mekkaoui de Freitas.

"Il est difficile de contraindre les entreprises à embaucher", estime Antoine d'Autume, professeur à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne et à l'Ecole d'économie de Paris. "Pourtant, au vu de la répartition des salariés seniors entre les secteurs public (24 %) et privé (60 %), le levier le plus efficace pour reconstruire un marché du travail favorable aux seniors est bien à mettre en place dans le privé. D'autant que dans le public, à contrainte budgétaire égale, un senior maintenu peut signifier un recrutement de jeune en moins", observe-t-il.

Coauteur d'un rapport écrit en 2005 pour le Conseil d'analyse économique ("Les Seniors et l'emploi en France", La Documentation française), qui recommandait la fin des préretraites et le report de l'âge de départ à la retraite, M. d'Autume s'interroge aujourd'hui sur le recours aux quotas. "Ce serait un signal fort, affirme-t-il. S'il a l'inconvénient de contraindre à une approche sectorielle, il aurait l'avantage de convaincre les entreprises qu'on n'est pas vieux à 60 ans. L'impact sur les mentalités ne peut pas se faire sans mesure contraignante."

Les dispositifs du gouvernement s'articulent aujourd'hui autour de quatre objectifs : le travail sur les mentalités pour reporter "l'âge social" - cela consiste à convaincre entreprises et salariés qu'on est toujours utile sur le marché du travail après 60 ans -, le maintien dans l'emploi, le retour à l'emploi et l'aménagement des fins de carrière.

"Le taux d'emploi pourrait être durablement amélioré si on ne perdait pas de vue le fait que les seniors qui restent le plus longtemps dans le travail sont les plus qualifiés (plus de 30 % des 60 ans et plus)", assure Mme El-Mekkaoui de Freitas. Le développement de la formation continue dès le début de la carrière paraît essentiel à la pérennité de l'emploi. Or, le taux d'accès à cette formation continue diminue... à mesure que les salariés vieillissent.
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Régis

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